lundi 1 septembre 2008

Le silence de Lorna, Jean-Pierre et Luc Dardenne


Le dernier film de la famille Dardenne, qui aurait pu valoir une troisième palme d'or cannoise à ces inséparables frères, doit beaucoup à son actrice principale, Arta Dobroshi. Une fois de plus, il est ici question de misère sociale. Une jeune femme, en partie manipulée par un sordide organisateur de mariages blancs, envisage de se débarrasser de son mari toxicomane, en mettant en scène une overdose. Il faut se presser, un client russe étant déjà promis à la future veuve.

Le scénario en place, tout se passe comme si les acteurs donnaient vie à leurs personnages et les laissaient réagir à cette mise en situation périlleuse. C'est alors un remarquable travail de précision et d'empathie qui nous est offert. Fabrizio Rongione est glaçant dans son interprétation du salopard faussement sympathique (Fabio). Jérémie Rénier, comme toujours, s'avère particulièrement convaincant et donne à Claudy toute sa fragilité, sa misère et malgré tout cet espoir ténu d'en voir un jour le bout. Que dire enfin d'Arta Dobroshi, inconnue il y a tout juste quelques mois, révélée au grand jour dans ce rôle taillé sur mesure ? Elle incarne ici à merveille cette femme marquée par la misère mais qui, comme Claudy, garde espoir. Mais celui-ci est noir, glacé par ces sales compromissions qu'il faut bien accepter pour pouvoir s'en sortir, c'est du moins ce que tentera de lui expliquer Fabio. Une fable moderne venue du Nord, pour ne pas oublier ce qu'est la vie et ce qu'est le cinéma.


Aucun commentaire: