samedi 25 octobre 2008

Flacon magique

C'est un parfum exaltant aux reflets de merveilleux, douce excitation des sens, porteur des meilleurs espoirs comme des plus terribles craintes. Un parfum de joie, de surprise, d'inconnu, de petites riens et de grands touts. Un parfum dont le souvenir enivre le cœur et l'âme comme rien d'autre encore, coup de tonnerre suave dans l'immensité d'un ciel infini. Que je respire encore et rêve de respirer, aussi longtemps que je pourrai être à tes côtés.


Boy meets girl !

Original photo by Liveabundantly

mardi 21 octobre 2008

Absurdité, tristesse, et puis

Des souvenirs fleuriront, oui, distorsions dansantes et pulvérisations de lumières éblouissantes, de cette terre humide d'automne aux senteurs végétales. Et cette vue, oui, quelle vue, cet océan immense et majestueux, calme, mobile, infini, qui se reflète dans nos yeux, et ce vent marin que l'on respire dans toute sa plénitude. Nous ne sommes rien.


lundi 20 octobre 2008

La grande librairie, François Busnel

C'est une émission où l'on parle enfin de littérature, d'écriture, de procédés de construction, de style, de mots et d'histoires. Loin des vilenies de messieurs Durand et Ondelatte, du néant de M. Picouly, il est enfin possible de voir à lire sur le petit écran. Dans un décor sobre constitué de piles de livres multicolores sur un fond noir, face à un public attentif et respecté, François Busnel reçoit des écrivains pour aborder avec eux, au travers de leurs derniers essais ou romans, la question de la création littéraire. On n'en revient tout simplement pas de voir avec quelle évidence M. Busnel interroge ses interlocuteurs sur la construction d'un roman, tant ses prédécesseurs ou concurrents nous avaient habitué à ne rien comprendre à leur affaire et passer bruyament à côté de l'essentiel. Une bouffée d'air frais salutaire et pleinement recommendable.


Hope


Hope via Sweater
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dimanche 19 octobre 2008

J'aimerais être heureux, parfois

J'aimerais être un grand dégarni, un peu gras et brioché, étalant superbement comme autant de vérités toutes faites mes idées plates sur le monde, la politique et la crise financière. J'aimerais être marié à une femme terne et fade, pâle copie sans âme de madame tout le monde, lectrice de Match et de Marc Levy, au Monop' le samedi matin et aux Galeries l'après-midi. J'aimerais trouver un intérêt aux émissions de M. Ardisson, vraiment. J'aimerais être samedi soir dans mon quatre-quatre noir rutilant, en compagnie de ma femme, écoutant RTL le temps d'un trajet vers une invitation mondaine où il sera question de vin, people, religion et météorologie. J'aimerais être un peu plus tard, de retour à l'appartement, débrayé et un peu saoul, commentant les tenues et les discussions pendant qu'elle se démaquille. J'aimerais éteindre la télévision et me coucher heureux et fier, empli d'aspirations et bientôt de rêves qui ne manqueront pas de se réaliser. Car la vie est ainsi faite et sourit à la normalité.

samedi 18 octobre 2008

être ou exister, là est la question

Imaginons deux personnes en tout point identiques. Même visage, mêmes vêtements, mêmes goûts, même connaissance, mêmes aspirations, même ville, même quartier, même emploi, même situation familiale, mêmes joies, mêmes peurs. Maintenant, supposons que de ces deux êtres, l'un ait dû faire preuve de courage, de volonté et de travail pour en arriver là, et que l'autre se soit contenté d'une voie toute tracée sans obstacle apparent. N'est-il pas étonnant que de ces deux êtres en tout point identiques, l'un mérite plus que l'autre ? Autrement dit, que ce que je suis et vis n'ai que peu de chose à voir avec ce que je mérite ? Remarquons aussi que l'effort est une piètre mesure du mérite, car s'il me faut plus d'efforts qu'un autre pour arriver au même point, pour peu que ni lui ni moi n'aient bénéficié de faveurs extérieures, c'est bien que son jugement et ses aptitudes sont supérieures aux miennes, et que dans ce cas l'effort et le travail qu'il m'aura fallut employer ne sont que la mesure de mon infériorité. Mais laissons de côté ces absurdités morales, qui n'ont en fin de compte pas grand intérêt.

On m'objectera que l'hypothèse de départ ne correspond peut-être pas à une réalité, qu'il n'est tout simplement pas possible que deux personnes identiques aient eu un parcours si différent pour devenir ce qu'elles sont. Et bien, pourquoi pas ? Ne pourrait-il exister des formes de convergence de personnalité, des sortes d'attracteurs qui feraient qu'une fois lancé dans une direction, on converge vers un certain type de vie et de personnalité tout à fait commun et partagé par biens d'autres ?

Centre place


centre place
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Melbourne, Australia

vendredi 17 octobre 2008

Un matin quelque-part

Je respire à pleins poumons l'air frais des matins d'hiver, tandis dans l'herbe, mille gouttes de rosée s'illuminent aux premiers rayons d'un soleil pâle. Je change de vitesse, monte sur le trottoir en soulevant la roue avant d'un coup sec sur le guidon, à peine ai-je le temps d'observer ces instantanés de vie matinale à travers les fenêtres illuminées des pavillons alignés. Une tournée qui s'achève, et la journée peut commencer.

mardi 14 octobre 2008

Provocateurs

Fourmillement d'étoiles dans le nez,
la coke, il n'y a que ça de vrai !
Je ne suis pas certain de savoir ce qu'il convient de faire de ses instincts de provocation. D'un côté, il faut bien reconnaitre que ce n'est pas donné à tout le monde. Il faut un peu de subtilité pour provoquer, cela demande d'avoir saisi quelque lâche mécanique humaine et de la tourner en dérision par quelque procédé (pas toujours) habile. De l'autre, on n'est jamais réellement satisfait d'un comportement malin, toujours sous l'accusation de n'être qu'une forme superficielle de discernement peu contrôlée.


dimanche 12 octobre 2008

Dans la tête de l'écrivain

Certaines personnes s'adonneraient à l'écriture emportés par une passion sans fin, une pulsion de mots et de phrases emportant tout sur son passage. Je ne sais pas s'il faut les envier, et ne suis d'ailleurs pas convaincu de l'existence d'un tel élan autre que pathologique. A la manière d'Ulrich qui, dans l'une de ses tentatives pour devenir un homme de qualité (L'homme sans qualité, Robert Musil, 1930-32), découvre combien les ingénieurs sont capables de mettre une quantité infinie d'intelligence dans leur travail et bien peu dans leur vie, ce que je ne peux que confirmer, cette analyse est tout à fait adaptée au processus artistique et à plus forte raison littéraire.

On peut en effet se demander si la véritable élégance ne résiderait pas justement dans l'acte d'écriture et non dans l'œuvre elle-même. N'est-il pas plus louable de chercher à être quelqu'un qui écrit, simplement et sincèrement, avec le respect que l'on doit à cet art, plutôt que dans la vanité de l'œuvre ? Ne serait-il pas plus juste que l'œuvre récompense une attitude et non la voracité vaniteuse de l'aspirant à la reconnaissance ?

vendredi 10 octobre 2008

Become yourself

J'éprouve parfois une grande admiration pour ces personnes qui s'efforcent de se comporter comme celui ou celle qu'elles aimeraient devenir. Loin des clichés du cool, du be yourself ou du acceptes-toi tel que tu es, par ailleurs non dépourvus de tout intérêt, il s'agirait plutôt de s'accepter non en ce qu'on est mais en ce qu'on aspire à être. Cela n'est pas sans poser quelque problème. Si l'on aspire à être, c'est que l'on n'est pas tout à fait. Il y aurait donc un certain refuse-toi tel que tu es dans l'air, et donc un certain effort à consentir. Pas cool, moi qui comptais me reposer ce soir.

jeudi 2 octobre 2008

Campagne américaine

Rien de tel que le Daily Show pour suivre avec humour les rebondissements de la campagne présidentielle américaine. Cet émission remarquable, qui n'a aucun équivalent en France, présente la particularité d'être extrêmement suivie et de compter régulièrement des invités de première ligne, dont les deux principaux candidats eux-même. Dernièrement, John Steward y regrettait le faible niveau de la campagne présidentielle, en dépit des attente que l'on pouvait porter sur John McCain et Barack Obama, deux personnalités de tout autre calibre que M. Bush. On ne saurait conseiller à M. Steward de considérer la politique française, caractérisée par une opposition de haut niveau entre caricatures d'arrivistes populistes de petit calibre (et accessoirement au pouvoir) et une opposition plus pathéyique de jour en jour. Give me the green card please !