dimanche 12 octobre 2008

Dans la tête de l'écrivain

Certaines personnes s'adonneraient à l'écriture emportés par une passion sans fin, une pulsion de mots et de phrases emportant tout sur son passage. Je ne sais pas s'il faut les envier, et ne suis d'ailleurs pas convaincu de l'existence d'un tel élan autre que pathologique. A la manière d'Ulrich qui, dans l'une de ses tentatives pour devenir un homme de qualité (L'homme sans qualité, Robert Musil, 1930-32), découvre combien les ingénieurs sont capables de mettre une quantité infinie d'intelligence dans leur travail et bien peu dans leur vie, ce que je ne peux que confirmer, cette analyse est tout à fait adaptée au processus artistique et à plus forte raison littéraire.

On peut en effet se demander si la véritable élégance ne résiderait pas justement dans l'acte d'écriture et non dans l'œuvre elle-même. N'est-il pas plus louable de chercher à être quelqu'un qui écrit, simplement et sincèrement, avec le respect que l'on doit à cet art, plutôt que dans la vanité de l'œuvre ? Ne serait-il pas plus juste que l'œuvre récompense une attitude et non la voracité vaniteuse de l'aspirant à la reconnaissance ?

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