lundi 19 janvier 2009

Les incertitudes du coeur

Il y a, dans toute interrogation sur la nature ou l'existence d'un sentiment amoureux dont on serait porteur, une culpabilité certaine, celle du doute. La mise en cause même ne consisterait-elle pas déjà en un désaveu ? L'état amoureux ne procèderait-il pas justement de l'absence de doute, et par conséquent toute interrogation n'en serait-elle pas un démenti ?
Par ailleurs, comment ne pas culpabiliser de ne pas aimer autant que le supposerait l'image que l'on peut avoir du sentiment amoureux, avec ce qu'elle comporte de manque et de nécessité ? Et dans ce cas, dans quel mesure peut-on et se sent-on obligé de le construire, s'il ne s'agit de le subir comme à son apparition apparition ?

dimanche 18 janvier 2009

Le déclin du Masque et la plume

D'une émission consacrée, servie il fut un temps par un Pierre Bouteiller exemplaire, Le masque et la plume est devenue un bien triste reflet d'elle-même. Citons NK, consommatrice de livres comme autant de divertissements sans fond tournées vers eux-même et protégeant de toute trace de réalité; AV, presque autant bavard qu'il est limité (toutes les qualités requises pour un poste dans un gouvernement d'ouverture); JCR, à peine conscient du rôle de pitre qui lui est dévolu ; PM, véritable étalon de la pensée plate et molle. Terminons par JG, qui commença bien mais dériva lentement vers une incroyable vulgarité précieuse (EN n'est pas loin), au point qu'il devient héroïque de supporter ses interventions partisanes et tout simplement sottes sans un trésaillement d'effroi. JLE, JML, les deux MC, au secours !

vendredi 16 janvier 2009

Une nuit de janvier

Nous marchions ensemble dans les rues fraîches d'hiver, illuminées d'enseignes et de mille fenêtres éclairées. A refaire le monde, son sens et ses raisons, de quelque bar en quelque restaurant, l'esprit vivifié par le froid de saison. Nul autre instant n'existait, et vivants, libres et fiers, dans nos manteaux de feutre et écharpes de laine, nous étions heureux.

jeudi 15 janvier 2009

Pour une indépendance de l'instruction

L'article 16 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 ne souffre point contestation : "Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution."

L'initiative pénale du ministère public était déjà sujette à critique, l'intérêt général de la société pouvant entrer en contradiction avec l'intérêt particulier de la chancellerie du moment. L'idée de confier la procédure d'instruction à un magistrat de parquet surpasse la simple désapprobation : elle n'a tout simplement pas la moindre légitimité au regard de la séparation des pouvoirs, donc de la Constitution.

Les parlementaires opposés à cette reforme seraient par conséquent bien inspirés de saisir le Conseil Constitutionnel, ce dernier ayant alors la tâche de décider si la proposition de contrôle par un juge de l'instruction est suffisante.

Malheureusement, à supposer que le conseil soit saisi, on peut se demander si l'analyse faite de la situation ne se contenterait pas d'une mise en situation de principe, dans laquelle l'Etat agit en son nom et de bonne foi. Une approche beaucoup plus pertinente consisterait à distinguer l'exécutif en tant qu'abstraction, ses prérogatives et ses missions d'une part, et d'autre part en tant que les personnes à ce poste, sujettes - certes - aux obligations qui leur incombent mais également à leurs intérêts propres. Si le contrôle par un juge de l'instruction peut paraître suffisant au regard de la première approche, somme toute très théorique, on ne peut que douter de son effacité dès lors que l'on adopte l'approche dualiste.

Quelques propositions : a minima, interdire toute instruction particulière de la chancellerie dans le cadre d'une procédure d'instruction ; ouvrir les possibilités d'initiative de procédure pénale à l'opposition ; et bien sûr confier l'instruction à des magistrats indépendants ...



lundi 12 janvier 2009

Epuisements

Périodes déphasées, ères troubles, je ne sais que penser de ces moments doubles, où saturé d'efforts et de mots d'un soir, me dois-je de garder idées claires et stylo noir.
Où cela mènera-t-il, nul ne le sait, au moins mériterai-je quelque repos d'été,
une fois le temps venu de la péccadille,
d'une nouvelle époque,
nuit couronnée.

jeudi 1 janvier 2009

La condescendance du si tu veux

En tête du palmarès 2008 des tics de langage de l'entreprise, le si tu veux l'emporte sans concurrence sérieuse. Il faut dire que cette expression multiplie les arguments en sa faveur.

Elle indique tout d'abord la connaissance que l'on a d'un sujet relativement complexe et la volonté charitable d'en simplifier les ressorts pour son interlocuteur. De façon plus ténue, on peut y lire une certaine implication de celui qui l'emploie dans l'action qu'il décrit, l'importance et le sérieux de cette dernière, et dès lors une démarcation soulignée entre ceux qui savent et les autres. Dès lors, le si tu veux relève du cadeau, expression des initiés qui daignent concéder une explication aux autres.

Il n'est donc pas rare de la voir employée dans les conversations sur les sujets les plus porteurs et revêtus de l'importance symbolique la plus élevée, à commencer par les personnes les moins susceptibles de discernement : nouveaux promus ayant à cœur d'embrasser le sérieux de ces activités jusque-là refusées, supérieurs en opportunité de signifier leur position hiérarchique à leurs troupes (certains n'étant alors pas dupes des mots qu'ils emploient), etc.

Le si tu veux s'inscrit également dans une forme de discours tenant de la fausse proximité. Relevant du langage familier, ayant clairement le sens d'une concession amicale, il relève tant du procédé de différenciation entre initiés et exclus que de la volonté amicale d'en atténuer les effets par une explication.

Il n'est donc pas étonnant de le voir se développer dans le contexte de l'entreprise, organisation hiérarchique où chacun aspire de façon contradictoire à des aspirations personnelles relevant de la distinction et à la volonté de nouer des rapports amicaux et humains avec ses collègues.

là où le si tu veux se rêve amical et explicatif, il ne peut se départir de son rôle de marqueur d'ignorance (du sens des mots et expressions que l'on emploie), de vanité (celle de celui qui sait), d'exclusion (ceux qui savent et les autres) et de condescendance (vis à vis de celui à qui il faut expliquer les vrais problèmes en simplifiant).