vendredi 30 novembre 2007

Tiara girl


my little tiara. day 326
Originally uploaded by TeeRish

La vie mentie, Michel del Castillo

"Dans cette normalité raisonnable, je me sens étouffer"

Autant le reconnaître, le nom de Michel del Castillo m'était étranger avant que l'on m'offre ce livre le mois dernier. C'est donc dans l'inconnu que j'entamais la lecture de cette Vie Mentie, conforté cependant par l'affection que l'on porte à un cadeau offert par un proche.

Le roman commence en Espagne au début du XXème siècle, période pré-guerre civile marquée par la dictature de Primo de Rivera qui mis à genou le pays de 1923 à 1930. C'était une époque riche, rougeoyante, humble de condition et fière dans l'idée quelle se faisait de l'Homme. Une époque où l'on trouvait encore de ces hommes et femmes pour lesquels le combat politique avait un sens, un souffle, une grandeur et une aspiration. Parmi eux, Miguel de Unamuno, recteur de l'université de Salamanque condamné à l'exil pendant la dictature avant d'effecter un retour acclamé une fois le république restaurée. Parmi ses fervents admirateurs se trouve être le grand-père du narrateur, jeune universitaire talentueux qui finira fusillé dans la fleur de l'âge.

Deux générations plus tard, nous sommes en 2007 et Salvador Portal occupe un poste important dans une agence de communication reconnue. Riche - ce qui à notre époque semble tout justifier, dénué de toute interrogation de légimité sur le confort de son existence, en proie à de vagues torpeurs faussement morales qui n'abusent que lui. Portrait inversé de son grand-père, il nourrit à l'égard de son père une condescendance génée et le décrète lisse et sans personnalité, traits de caractère ayant ironiquement valeur de qualité quand on voit par qui ils sont reprochés.

Au fil de l'histoire, le narrateur va renouer avec le passé de sa famille, avec cette Espagne solaire qu'il n'a pas connu, avec Vera, cette grand-mère au mutisme énigmatique et digne, avec ce père longtemps méprisé dans un non-dit de convenance.

S'il faut du temps pour rentrer dans le récit, le roman finit curieusement par fonctionner. Curieusement, car le personnage du narrateur concentre tellement des défauts de notre temps qu'il est bien difficile d'éprouver pour lui la moindre empathie. On suppose que Michel del Castillo s'est interrogé sur la pertinence de placer dans un roman ce que l'on exècre pour le dénoncer où s'il n'est pas préférable de l'ignorer. A cela s'ajoute maintenant le fait que tants de romans contemporains traitent de ce qu'on pourrait appeler la rédemption de l'abruti, que le simple fait de prendre pour personnage un de ces riches parvenus superficiels devient problématique.

Toujours est-il que le roman fonctionne, et que l'on se surprend à trouver en ce Salvador Portal quelques émotions justes. La beauté de cette Espagne de velour et de sang y est peut-être pour beaucoup.

samedi 3 novembre 2007

L'attrape-coeurs, J. D. Salinger


Jerome David Salinger publia The catcher in the rye en 1951, il avait alors 32 ans. Ces quelques précisions ont leur utilité mais n'expliquent en rien comment a pu être écrite une telle merveille. Car c'est bien ce qui reste en suspens une fois le livre reposé. Non pas une forme docte de vénération classique pour un auteur historisé, mais la conjoncture d'une proximité spontanée, actuelle, et d'une élégance des plus justement époustouflante.

Irréel et simple


Seagull4b1Img_00010
Originally uploaded by 神经漫游者