mercredi 30 mai 2007

The bird and the bee


Le nouvel album de The bird and the bee, à peine annoncé en France - sortie prévue pour juillet - mais déjà dispo en import, s'annonce comme un des albums les plus prometteurs de cette année.

Cela vaut bien un petit détour par le site myspace du groupe, où l'on peut écouter en boucle le tube again & again, mélange doucement acidulé de rythmique pop et d'harmoniques très easy jazz.

Nouveau design

Nouveau design du blog, sur le thème - et les couleurs - de Flickr !

lundi 28 mai 2007

Les chansons d'amour, Christophe Honoré


Les Chansons d'amour, dernier film de Christophe Honoré, ne manquent ni qualités ni de défauts. Se situant incontestablement dans la catégorie des bons films - une simple pensée au cinéma d'un Besson suffit pour s'en convaincre, on ne peut que rester partagé entre la justesse du trio amoureux et la relative faiblesse de l'épilogue.

La qualité du film doit beaucoup à une certaine volonté d'élever le débat. La relation entre les personnages de Louis Garrel, toujours impeccable en dilettante tête en l'air, Ludivine Sagnier dont on n'attendait pas tant et la surprenant Chlotilde Hesme fonctionne à merveille. Les scènes chantées s'insèrent tout naturellement dans le récit et instillent une certaine candeur à l'ensemble.

Devant ces beaux moments de cinéma, on serait donc tenté de pardonner ces efforts maladroits d'affichage "auteur", eux-aussi imputables à cette volonté d'élever le débat et surtout de le montrer : générique d'emblée assez poseur, références surlignées comme ces personnages lecteurs de permier ordre, et plus généralement une certaine complaisance à montrer un milieu parisien cultivé/cool mais typiquement du point de vue de l'aspirant.

Ce qui déplait le plus fortement dans ces chansons d'amour est très clairement de l'ordre du subjectif. En délaissant son passé pour une relation consolatrice avec le personnage monolithique de Grégoire Le Prince-Ringuet, Ismaël/Louis Garrel saborde le film comme un vulgaire pirate des caraïbes. Non seulement on y croit très peu, la faute à un personnage au fond du creux, mais cela introduit du coup quelque-chose de l'ordre de l'obscène, en particulier dans cette scène de chambre chantée hautement artificielle. Ce sentiment de fabriqué rejoint ce que l'on peut ressentir devant les films de Michael Moore, à la volonté certes louable mais aux manières ni subtiles ni recommandables.

Dans un inattendu effet de mise en abîme, jamais Ludivine Sagnier n'aura autant manqué au spectateur que dans cette fin forcée. On se rappelle alors combien la vie était belle et Chlotile Hesme est toujours là, vaillante, pour nous réconforter.

samedi 19 mai 2007

We feed the world, Erwin Wagenhofer


Si certains documentaires sont intéressants, We Feed The World est plutôt de l'ordre de la nécessité, de ces films dont on ne ressort pas indemne.

Erwin Wagenhofer nous transporte dans les champs de blé autrichiens, sur un bateau de pêche à Concarneau, dans les gigantesques serres à tomates d'Almeria en Andalousie, auprès de cultivateurs roumains d'aubergines dites hybrides, au Brésil (photo ci-contre) où la production de soja empiète chaque jour sur la forêt vierge et n'empêche pas misère et malnutrition, pour finir dans une véritable usine à volailles à faire cauchermarder les poules de Chicken Run.

Chaque lieu apporte son éclairage sur les absurdités du monde agro-alimentaire contemporain, appuyé par les commentaires pertinents de Jean Ziegler, rapporteur spécial aux Nations Unies sur le droit alimentaire. On apprend que les infrastructures ultra-modernes d'Almeria, soutenues par des subventions européennes et favorisées par un coût de transport marginal, écrasent la concurrence des pays émergents jusque dans leurs frontières; ou encore que la déforestation brésilienne ne sert qu'a nourrir le bétail et la volaille des pays occidentaux.

Les acteurs de cette mécanique mondiale, si l'on excepte le président de Nestlé pour lequel le doute est permis, ne sont pas d'abominables monstres profitophages. Ils exercent leur métier, conscients de cette déshumanitation et peu à peu gagnés par le cynisme. Ce sont d'ailleurs les premiers à le reconnaître : jamais les consommateurs occidentaux n'ont été autant désinformés de ce qui se passe de la production de biens alimentaires jusqu'aux supermarchés. La publicité est là pour leur faire oublier.



vendredi 18 mai 2007

Retired Weapons, Berlin 2007

Arctic Monkeys, Favourite Worst Nightmare


Un peu plus d'un an avant que le groupe ne se fasse connaître au monde entier par le net, le deuxième album des Arctic Monkeys vient de paraître. "Favourite Worst Nightmare" reprend les éléments qui ont fait le succès de leur premier ep : une efficacité rock redoutable, guidée par la précision des riffs de guitare et une rythmique bien en place. On notera même une sensible amélioration du jeu de batterie de Matt Helders, qui apporte maintenant une incontestable justesse à l'ensemble.
Le registre des Arctic Monkeys s'inscrit toujours dans un rapport physique et instinctif à la musique. Peu d'engouement pour une recherche harmonique - on a envie de dire qu'ils ne se sentent tout simplement pas concernés par le problème, mais une rythmique omniprésente à faire sauter sur place.
Un disque agréablement pêchu, mais qui pêche par son manque d'émotion. Une bouffée d'énergie entre deux écoutes de l'incroyable Reminder de Feist ?

mardi 15 mai 2007

Airs de Paris, Beaubourg

Pour ses 30 ans, le Centre Pompidou propose jusqu'au 15 août 2007 une exposition intitulée "Airs de Paris". Située non sans un certain sens de l'a propos dans les airs, là haut, tout là haut, au sixième et dernier étage du bâtiment, l'exposition joue amplement avec son lieu et sujet. Et quelle meilleure introduction pouvait-on trouver que cette magnifique vue aérienne sur la capitale ?

En parcourant cette galerie 1 de Beaubourg, on réalise pourtant que si Paris tient lieu de prétexte de coeur à ce rassemblement d'oeuvres plastiques et picturales, c'est plutôt la pluralité urbaine sous toutes ses formes et tous ses lieux qui est exposée. Cette ouverture, loin de nuire à la cohérence de l'ensemble, l'enrichit et l'éclaire presque autant que ces élégantes coupes murales et la vue qu'elles offrent sur les toîts parisiens.

Comme toute exposition collective d'art contemporain, émerveillement, indifférence, amusement ou scepticisme s'entremêlent au fil de la visite. On retiendra de belles expériences à base de bulles de savon, de photo-montages, de graffs, d'une vieille planche de skate-board, d'un canard ou autres néons oranges.

Une exposition aérienne, à prendre plus que jamais à la légère !


samedi 12 mai 2007

Jesus Camp


Jesus Camp est un documentaire de Heidi Ewing and Rachel Grady sur l'endoctrinement des enfants chez les évangélistes américains. Si l'on en croit le film, 25% de la population américaine se déclare évangéliste ou proche de ce mouvement fondamentaliste protestant.

La ligne suivie n'est pas celle d'une enquête exhaustive sur le sujet. Le documentaire suit un petit groupe d'enfants qui se rendent à un camp d'été tenu par Becky Fischer, personnalité pittoresque et terrifiante.

De l'avortement à Harry Potter, rien ne leur est épargné durant ces multiples séances de repentance collective. Comme nous explique fièrement Mme Fischer, les enfants d'aujourd'hui sont extrêmement sensibles aux images et aux sons, les méthodes de propagandes doivent être celles du XXIème siècle : musique grandiloquente pour appuyer la prêche, figurines et jouets pour illustrer chaque propos, interactivité version star ac', etc.

Et le résultat est là. Avec une parfaite assurance, Rachael, Levi et leurs camarades, 12 ans tout au plus, des étoiles dans la tête et une gueule d'ange, nous expliquent à quel point Jesus les habite et combien il est important qu'ils portent sa parole autour d'eux. Glaçant.

Feist - 1 2 3 4

One, two, three, four
Tell me that you love me more
Sleepless, long nights
Sighs, what my youth was for
Oh, teenage hopes
Arrive at your door
Left you with nothing
but they want some more

You're changing your heart
You know who you are

Sweetheart, bitter heart
Now I can't tell you apart
Cozy and cold
Put the horse before the cart
Those teenage hopes
Who have tears in their eyes
Too scared to run off
To one little life

you're changing your heart
you know who you are

One, two, three, four, five, six, nine, and ten
Money can't buy you back the love that you had then
One, two, three, four, five, six, nine, and ten
Money can't buy you back the love that you had then

You're changing your heart
You know who you are
You're changing your heart
you know who you are.


vendredi 11 mai 2007

Time for strawberries ! III


Time for strawberries ! III
Originally uploaded by sebrada.
Réconfort

Une autre époque est possible


Comme beaucoup d'autres, de récents évènements m'ont incité à fuir la France et tant qu'à faire le XXI siècle. Départ immédiat pour la côte ouest des Etats-Unis, années 70, grâce à Armistead Maupin et ses Chroniques de San Francisco.

Une fois sur place, tout a très bien commencé. J'ai pu trouver un appartement facilement, une colocation que je partage avec une fille très sympa originaire de Cleveland, Mary Ann Singleton.

Nous avons mis un peu de temps à nous habituer à cette nouvelle vie, mais il faut dire que tout est tellement différent de Paris ! C'est bien simple, ici tout le monde couche avec tout le monde, et tout est prétexte à l'aventure : drague au supermarché Safeway de Marina, en boîte (le "Dance Your Ass Off" est une valeur sûre, pensez-y), à la laverie ("On a partagé un adoucissant. Cela ne signifie donc rien pour toi ?"), au bureau ...

Bien sur, les relations humaines restent ce qu'elles sont, et cette apparente liberté n'empêche pas solitudes, déceptions et peines de coeur. Mais il fait beau, les gens sont libres, heureux et profitent tant qu'ils peuvent de cette insouciance dont on devine qu'elle ne durera pas ...

... Au même moment, loin, bien loin d'ici grandit petit à (tout) petit l'idée qu'un peu d'ordre, de travail et de valeurs ne feraient de mal à personne. "Identité nationale", "immigration", "karcher", leur temps viendra.

A chacun son époque, je n'aurai jamais 30 ans à San Francisco en 1976. Alors profitez-en, Mary Ann, Connie, Mona et tous les autres, oubliez l'avenir, oubliez le présent et emmenez-nous s'il vous plait quelques heures avec vous ...

El camino, Espagne


El camino
Originally uploaded by Superpepelu.
Flickr ou voir le monde autrement

mardi 8 mai 2007

St Jeromes, Melbourne


St Jeromes
Originally uploaded by johnny_p.
Des nouvelles du monde, grâce au zapping Flickr.

Feist - The Reminder


Vient de sortir The Reminder, le tout dernier album de la canadienne Leslie Feist et la promesse d'une belle rencontre. Feist ouvre les portes de son monde, d'une urbanité cotoneuse tendrement désabusée.
Si l'on ajoute que le travail musical est de qualité, que l'on ne ressent jamais la volonté de posture si propre à la scène pop rock contemporaine, comment ne pas tomber sous le charme ?

lundi 7 mai 2007

Modern archives


Modern archives
Originally uploaded by sebrada.
Ce qu'il en reste.

museum of future sound.jpg


museum of future sound.jpg
Originally uploaded by heja.
Enjoy !
(thanks to Heja)

We make money not art


J'ai découvert Régine par hasard, grâce à l'émission Kriss Crumble de France Inter. Cette jeune belge présente sur son site We make money not art une actualité alternative de l'art contemporain avec un regard frais et bien éloigné de l'ennemi intérieur de cette discipline artistique, le snobisme. Un site pétillant, original, qui laisse la part belle aux projets les plus déjantés. L'art contemporain peut la remercier.

De l'utilité de France Culture

N'est pas média de référence qui veut. Tenez, en ce moment même, on peut lire en une de la page web du Monde : "La victoire de Sarkozy est une 'revanche de la droite' ". L'analyse provient de la rédaction du monde, qui on l'espère finira peut-être par s'informer de la couleur politique du gouvernement sortant.

Voilà où nous en sommes en ce mois de mai 2007. Les français viennent de prendre une sérieuse avance sur l'Angleterre dans la course au sens de l'humour, en élisant un homme qui affirme sans rire que mai 68 est responsable des dérives du libéralisme, que la pédophilie est génétique, que la Turquie n'a pas sa place dans l'Union Européenne pour des raisons géographiques, que les habitants de Neuilly méritent d'être riches et autres plaisanteries.

Je sais, c'est tordant, on a du mal à s'arrêter de rire, tenez, mais si, finalement, on se calme, on allume la radio, merci France Culture, et on se sent soulagé, enfin, de trouver un lieu de réflexion dans ce triste pays, dans ce triste monde.

Présidentielles 2007 (blague)

Une bonne blague pour vous remonter le moral : c'est Nicolas Sarkozy qui se présente à l'élection présidentielle française et qui est élu ... Désolé ...

Still Life, de Jia Zhang Ke



Still Life est un film chinois qui se savoure lentement, très lentement. Nous sommes en 2006, sur les lieux de construction du barrage des trois gorges, la plus importante installation hydraulique du monde. Des pans entiers de ville ont déjà été immergés. La population, déplacée et relogée tant bien que mal au fil de l'élévation du niveau d'eau, travaille à l'élaboration des nouveaux édifices et à la démolition des anciens.
16 ans après les avoir quittés, San Ming revient sur les lieux à la recherche de sa femme. C'est sa quête que nous suivrons, plongés à notre tour dans le quotidien de ces hommes et femmes entre deux mondes.

En ces temps électoraux, ce beau film à la mélancolie douce offre un fort appéciable moment de repli sur le monde. Profitez-en !

Bonjour

Bienvenue sur Alone In Paris !