samedi 29 décembre 2007

dimanche 23 décembre 2007

Les limites de la prise de notes

Connaissez-vous ce médiatique philosophe "de gauche" aux idées de droite, reconnaissable à ses prises de notes en toutes circonstances ? Samedi 22 décembre, réveil fatal sur France Culture et voilà notre besogneux hystrion emporté comme il se doit dans une diatribe qui se révèlera des plus étonnantes : "Il peut y avoir un réveil un peu difficile, c'est à dire, on a voté pour le discours de Gaino (sic), on a aujourd'hui le rire sanctifié de Bigard. On a voté pour la République et on assiste malgré tout à quelque-chose qui s'apparente à la grimaldisation de la République, et je me demande si Sarkozy n'est pas le premier président de la société post-culturelle, et là je ne pense pas que 68 peut s'exhonérer de toute responsabilité, parce que le sur-moi culturel, 68 a voulu le jeter aux horties mais le résultat c'est qu'on peut s'afficher tranquillement à Eurodisney sans complexe. C'est intéressant parce que avant, quand la culture jouait le rôle d'un sur-moi, on s'inclinait, de manière un peu hypocrite(re-sic) mais on s'inclinait. Maintenant Sarkozy dit je n'en ai plus rien à faire la star ac et Eurodisney c'est mon univers, je n'ai pas à me justifier parce qu'en effet nous sommes entrés dans une socité post-culturelle". Daniel Cohn Bendit : "Donc si j'ai bien compris, 68 est reponsable de Sarkozy" Réponse : "68 n'est pas responsable de Sarkozy, mais 68 a joué un rôle dans la déconstruction de la culture ..." puis changement de sujet.

Passé le rire - une critique de M. Sarkozy dans Répliques, qui l'eut cru ? - on ne peut que penser à un sketch tant l'obstination du philosophe à buter sur ses limites - mai 68, plus souvent la judéité - en lieu et place d'une analyse socio-historique le confine systématiquement à heurter vitres et miroirs, même les plus opaques. En l'occurence, attribuer à un évènement passé depuis quarante ans la personnalité d'un homme - aussi ridicule soit-il - qui se trouve avoir bâti sa vie/carrière contre tout ce que mai 68 a pu représenter a de quoi léger songeur. Refuser à ce point de voir en mai 68 un simple évènement, symptomatique d'un décrochage entre la société et ses institutions, apparu bien avant 1968 et devenu au fils des ans intolérable au point d'aboutir à cette cassure de l'histoire, refuser de comprendre ces revendications comme relatives à la société de 1967 et non à celle 2007 - et encore moins comme absolues, refuser de voir que l'on trouve M. Sarkozy inculte et vulgaire en 2007 pour la même raison que l'on trouvait le Général de Gaulle guindé en 1967, à savoir parce que c'est vrai, parce que les sociétés évoluent dans un sens ou un autre en se corrigeant, c'est pour un philosophe faire preuve de bien peu de clairvoyance.

Mais voilà, M. Finkielkraut invite Daniel Cohn Bendit - en quoi un simple acteur d'un évènement social serait-il légitime pour en analyser causes et ressorts, nous ne le saurons pas - et M. Gaino, critique les slogans d'étudiants comme des textes de philosophie et butte une fois de plus sur la grande vitre qu'il s'est construite lui-même, la tête dans ses notes, le stylo à la main.


vendredi 21 décembre 2007

jeudi 20 décembre 2007

Amy

Une plume, une fer à cheval rouge, une fille aux seins nus, une ancre, une pochette de chemise, une brune en minishort et talons hauts, un oiseau chanteur, une nymphe cachée derrière un éventail ; quelques verres de whisky, lignes, coups et cicatrices ; une voix ; une femme.


lundi 17 décembre 2007

Déplacements simultanés

Des images et des sons,
Bruissements feutrés d'un monde qui dérive
lentement, porté par quelque idéal oublié
Et dehors les ombres, en rang transportées
sans fin vers l'inexistence

Smeared out face


Smeared out face
Originally uploaded by Ndesh
By Mr NDesh himself

dimanche 9 décembre 2007

We own the night, James Gray


Heureuse nouvelle, il est encore possible d'être surpris par un film policier en 2007. Nous le devons à un réalisateur qui sait prendre son temps. Little Odessa en 1995, The Yards en 2000 et maintenant We own the night, l'oeuvre de James Gray pourrait souffrir de la facilité qu'elle procure aux critiques de l'assimiler et de se démarquer, d'autant que les sujets traités - le crime, la mafia - ouvrent ses films à un public large et qu'il devient d'autant plus impérieux - semble-t-il - de se distinguer.

Cette nuit nous appartient mérite largement de dépasser cette aversion bienvenue pour les "j'avais préféré son premier film" et autres "j'adore James Gray" de service. Il s'agit tout simplement d'un des meilleurs films de cette année, d'autant plus appréciable qu'inattendu.

Dans le New York des années 80, Bobby Joaquin Phoenix Green est le roi de la nuit. Adoubé par son patron russe, il gère la boite de nuit la plus côtée de Brooklyn, sort avec la fille la plus côtée de Brooklyn (Eva Mendes), a la gueule la plus côtée de Brooklyn. Derrière cette réussite se cache le secret d'une famille de policiers, consacrée par un père devenu légende et par un frère en pleine ascension.

Sur une trame des plus classiques, shakespirienne a-t-on pu lire, James Gray va nous offrir quelques scènes d'une intensité rarement égalée : une visite de laboratoire clandestin de cocaïne étouffante au possible, une poursuite en voiture sous une pluie torrentielle, plusieurs scènes de nuit mémorables, le tout admirablement servi par des acteurs irréprochables, de l'épatant Joaquin Phoenix jusqu'aux seconds rôles. La relation père-fils (namedropping du jour : Robert Duvall, par ailleurs excellent) de la famille Grunsinsky fonctionne tout autant, et que dire d'Eva Mendes, habituée aux willsmitheries en tout genre et qui se retrouve là magnifiée par un rôle qui lui colle à la peau comme une robe moulante satinée.

Deux heures de cinéma brut.

dimanche 2 décembre 2007

Get Out Destiny Or Circumstance !


Destiny Or Circumstance !
Originally uploaded by G.Hjöll

Design contre design, deux siècles de création

Les Galeries nationales du Grand Palais accueillent jusqu'au 9 janvier une exposition consacrée au design "de la révolution industrielle à nos jours". Face à cette ambition annoncée, dépourvue par ailleurs d'une véritable cohésion thématique, on pouvait craindre une certaine dispersion, plus guidée par la disponilibité des oeuvres que par un véritable fil conducteur.

L'exposition regroupe essentiellement des pièces de mobilier, certaines anecdotiques, d'autres étonnantes, quelques-unes survalorisées par la notoriété de leur créateur (Stark, Gehry, etc.) Au milieu de cette vaste brocante de luxe, quelques trouvailles se font leur place : un étrange fauteuil rouge aux jeux de courbes harmonieux, une table basse aux formes florales accompagnée d'un tapis représentant son ombre projetée, un siège-femme des plus provocateurs, etc.

On ressort de cette petite exposition l'estomac léger, satisfait d'avoir pû picorer ça et là quelques oeuvres mais presqu'un peu déçu du peu de créativité de l'ensemble. L'occasion de profiter des billets jumelés du Grand Palais et de poursuivre avec l'exposition attenante consacrée à Gustave Courbet.