dimanche 9 décembre 2007

We own the night, James Gray


Heureuse nouvelle, il est encore possible d'être surpris par un film policier en 2007. Nous le devons à un réalisateur qui sait prendre son temps. Little Odessa en 1995, The Yards en 2000 et maintenant We own the night, l'oeuvre de James Gray pourrait souffrir de la facilité qu'elle procure aux critiques de l'assimiler et de se démarquer, d'autant que les sujets traités - le crime, la mafia - ouvrent ses films à un public large et qu'il devient d'autant plus impérieux - semble-t-il - de se distinguer.

Cette nuit nous appartient mérite largement de dépasser cette aversion bienvenue pour les "j'avais préféré son premier film" et autres "j'adore James Gray" de service. Il s'agit tout simplement d'un des meilleurs films de cette année, d'autant plus appréciable qu'inattendu.

Dans le New York des années 80, Bobby Joaquin Phoenix Green est le roi de la nuit. Adoubé par son patron russe, il gère la boite de nuit la plus côtée de Brooklyn, sort avec la fille la plus côtée de Brooklyn (Eva Mendes), a la gueule la plus côtée de Brooklyn. Derrière cette réussite se cache le secret d'une famille de policiers, consacrée par un père devenu légende et par un frère en pleine ascension.

Sur une trame des plus classiques, shakespirienne a-t-on pu lire, James Gray va nous offrir quelques scènes d'une intensité rarement égalée : une visite de laboratoire clandestin de cocaïne étouffante au possible, une poursuite en voiture sous une pluie torrentielle, plusieurs scènes de nuit mémorables, le tout admirablement servi par des acteurs irréprochables, de l'épatant Joaquin Phoenix jusqu'aux seconds rôles. La relation père-fils (namedropping du jour : Robert Duvall, par ailleurs excellent) de la famille Grunsinsky fonctionne tout autant, et que dire d'Eva Mendes, habituée aux willsmitheries en tout genre et qui se retrouve là magnifiée par un rôle qui lui colle à la peau comme une robe moulante satinée.

Deux heures de cinéma brut.

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