dimanche 19 octobre 2008

J'aimerais être heureux, parfois

J'aimerais être un grand dégarni, un peu gras et brioché, étalant superbement comme autant de vérités toutes faites mes idées plates sur le monde, la politique et la crise financière. J'aimerais être marié à une femme terne et fade, pâle copie sans âme de madame tout le monde, lectrice de Match et de Marc Levy, au Monop' le samedi matin et aux Galeries l'après-midi. J'aimerais trouver un intérêt aux émissions de M. Ardisson, vraiment. J'aimerais être samedi soir dans mon quatre-quatre noir rutilant, en compagnie de ma femme, écoutant RTL le temps d'un trajet vers une invitation mondaine où il sera question de vin, people, religion et météorologie. J'aimerais être un peu plus tard, de retour à l'appartement, débrayé et un peu saoul, commentant les tenues et les discussions pendant qu'elle se démaquille. J'aimerais éteindre la télévision et me coucher heureux et fier, empli d'aspirations et bientôt de rêves qui ne manqueront pas de se réaliser. Car la vie est ainsi faite et sourit à la normalité.

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