samedi 18 octobre 2008

être ou exister, là est la question

Imaginons deux personnes en tout point identiques. Même visage, mêmes vêtements, mêmes goûts, même connaissance, mêmes aspirations, même ville, même quartier, même emploi, même situation familiale, mêmes joies, mêmes peurs. Maintenant, supposons que de ces deux êtres, l'un ait dû faire preuve de courage, de volonté et de travail pour en arriver là, et que l'autre se soit contenté d'une voie toute tracée sans obstacle apparent. N'est-il pas étonnant que de ces deux êtres en tout point identiques, l'un mérite plus que l'autre ? Autrement dit, que ce que je suis et vis n'ai que peu de chose à voir avec ce que je mérite ? Remarquons aussi que l'effort est une piètre mesure du mérite, car s'il me faut plus d'efforts qu'un autre pour arriver au même point, pour peu que ni lui ni moi n'aient bénéficié de faveurs extérieures, c'est bien que son jugement et ses aptitudes sont supérieures aux miennes, et que dans ce cas l'effort et le travail qu'il m'aura fallut employer ne sont que la mesure de mon infériorité. Mais laissons de côté ces absurdités morales, qui n'ont en fin de compte pas grand intérêt.

On m'objectera que l'hypothèse de départ ne correspond peut-être pas à une réalité, qu'il n'est tout simplement pas possible que deux personnes identiques aient eu un parcours si différent pour devenir ce qu'elles sont. Et bien, pourquoi pas ? Ne pourrait-il exister des formes de convergence de personnalité, des sortes d'attracteurs qui feraient qu'une fois lancé dans une direction, on converge vers un certain type de vie et de personnalité tout à fait commun et partagé par biens d'autres ?

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