lundi 22 septembre 2008

Le Cuirassé Potemkine, S.M. Eisenstein

On trouve bien des raisons à reporter à plus tard la découverte de ce film si monumentalement présenté comme monument du patrimoine cinématographique : il s'agit d'un film ancien (1925) et osons même le dire, en noir et blanc ; sur un sujet qui ne fait plus guère rêver maintenant que l'on connait le dénouement de ces révolutions russes ; un film qui paie par ailleurs le prix de sa notoriété et de son statut, par une certaine réticence naturelle, comme celle qu'un lycéen prêterait à un roman classique imposé.

Offrons donc ici quelques sources de motivation au cinéphile dubitatif. Commençons par des arguments de concessionnaire : les performances. 72 minutes seulement ! Oui, 72 minutes vous suffiront pour enfin découvrir non seulement ce qui se cache derrière cet intriguant navire, mais également pouvoir évoque la "célèbre" scène du landau sur les escaliers d'Odessa, enrichir par là même votre connaissance de la géographie côtière ukrainienne, attribuer un film à Serguei Mikhailovitch Eisenstein (allez, je vous en offre un deuxième en prime, Alexandre Nevski), apprendre que les initiales S.M. devant Eisenstein ne font aucunement référence à des pratiques sexuelles ou à quelque titre de noblesse, etc.

Si tout cela ne vous a pas déjà convaincu, ajoutons cet ineffable mystère de l'histoire, qui vous fera contempler ces visages d'hommes et de femmes d'il y a presque un siècle, vivants, si vivants malgré les vertiges des ans et ce noir et blanc si vite oublié.



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