samedi 6 septembre 2008

Be Happy, Mike Leigh

Voilà un film qui a contre lui bien des arguments. A commencer par Mike Leigh lui-même. Comment ne pas trouver suspect cet incroyable retournement de point de vue d'un des réalisateurs les plus pessimistes qui soit. Que ce soit avec Secrets et Mensonges, All or Nothing ou plus récemment Vera Drake, on s'était habitué à ces témoignages de désespoir social, de face à face avec une réalité sombre que Mike Leigh se chargeait de nous remémorer.
Be Happy nous est annoncé comme une comédie sociale pétillante, mettant en scène un personnage maladivement optimiste (Sally Hawkins) et bien décidé à transmettre sa bonne humeur à la terre entière.

L'expérience du film passée, que reste-il de ces a priori ? Avant tout le soulagement d'avoir échappé à un nouveau feel good movie et aux décors et émotions de carton pâte qui vont avec. Certes, il s'agit d'une comédie, mais l'orientation émotionnelle du film est plus nuancée. Poppy, malgré ses efforts, échoue à plus d'un titre dans sa mission de soeur sourire. Quelques scènes laissent la place à la tension et l'émotion et on est presque surpris de retourver là le Mike Leigh que l'on a toujours connu.

L'ensemble du film le plus cockney de l'année laisse une impression certes inégale, mais entre les quelques maladresses et de vraies scènes de cinéma qui touchent juste, tant dans le registre de la comédie (un cours de flamenco inoubliable) que du drame ("you know..."), on ne peut que souscrire à l'optimisme de Poppy et accorder à Be Happy la sympathie qu'il mérite.



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