lundi 27 avril 2009

Les ânes du bouclier fiscal

La métaphore animalière semble de rigueur pour tous ceux qui justifient le bouclier fiscal par cet argument suprême : "il est juste qu'une personne ne donne pas plus de la moitié de ce qu'elle gagne à l'État".
En effet, outre l'irréductible arbitraire de la fraction employée - pourquoi 1/2 et pas 52/104èmes ? - en quoi le salaire serait-il une mesure du travail effectué ?
Qui mérite de gagner 2 millions d'euros ? Personne, tout simplement. De telles sommes n'étant en rien corrélées avec la qualité des activités associées, le principe redistributif est là pour les corriger.
Par ailleurs, tous ces revenus aberrants proviennent de plus-values dégagées de la somme des activités des salariés de l'entreprise, privés ainsi du fruit de leur travail - en quoi serait-ce plus celui des dirigeants que le leur ? - par le jeu endogamique des conseils d'administration.
Soyons sérieux, si la concurrence fiscale rend ce mécanisme nécessaire, il n'en demeure pas moins profondément choquant. S'il fait y voir une injustice, c'est bien en ce que si peu de personnes gagnent tant d'argent sur le dos de tant d'autres.

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