mercredi 19 novembre 2008

Les chambres d'hôtel

Lucie fut réveillée par ces grincements inhabituels qui hantent les chambres d'hôtel. Un coup d'oeil sur son téléphone portable : deux heures quarante cinq ; pas une heure pour se réveiller. L'obscurité partielle lui révélait les lieux en douceurs : le mur mat et son cadre à motif champêtre, un bureau sommaire fonctionnel partiellement dégagé, une penderie, des rideaux sombres atténuant comme ils pouvaient l'éclairage public extérieur. L'impersonnalité du lieu, sans pour autant l'émouvoir, suscitait en elle une désapprobation distante. Elle n'était pas dégouté ni gênée, pensait-elle, comme si cela aurait été accorder trop d'implication à une chose qui n'en valait décidemment pas la peine et qu'il convenait d'ignorer. Perdue dans ses pensées, elle finit par se rendormir, et se réveilla sans même se souvenir de ces instants de nuit.


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