samedi 15 novembre 2008

Changeling, Clint Eastwood

Il arrive parfois que l'on éprouve comme une envie de classissisme, comme ce fut le cas en cette douce soirée automnale. La sortie conjointe d'un film de Clint Eastwood représente alors une aubaine bienvenue dont on aurait tord de se priver.

Changeling, présenté en France sous le titre L'échange, raconte l'histoire vraie de Christine Collins, une mère confrontée à la disparition de son fils dans le Los Angeles des années 1920 (1928 pour être précis). Inutile d'en dire plus, ce film gagne à être découvert au fil de la projection telle une surprise de saison. Evitez donc les bavards, d'autant que le scénario s'y prête bien plus que les deux précédents films du réalisateur, le fascinant dyptique d'Iwo Jima.

Passées les scènes d'introduction, les idées se font plus précises sur la teneur et la qualité de ce long métrage. Une photo impeccable, de toute évidence quelques facilités de mise en scène et d'éclairage (on se souviendra de la clarté des yeux d'Angelina Jolie), mais tout de même une certaine tenue très américaine et fort apréciable.

A mesure que l'on rentre dans le film, il se passe quelque-chose de surprenant : alors que l'on ne peut s'empêcher de noter ça et là quelques imperfections de tous ordres (toujours quelques plans proches - osons le dire - du cliché, un rythme de récit parfois un peu maladroit, des personnages un peu trop lisses, etc.), le film se met en fin de compte à fonctionner. On se (sur)prend au jeu, éprouvant tour à tour angoisse, colère, espoir, révolte, et surtout la satisfaction de passer un bon moment de cinéma, certes imparfait, mais tout à fait plaisant. Le film finit par dépasser ses lacunes, laissant le sentiment curieux de cahotements heureux sous une image de velours. Un semi-ratage et une belle réussite à la fois.




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