vendredi 4 avril 2008

L'heure d'été, Olivier Assayas


S'il fallait le décrire en quelques mots, le dernier film d'Olivier Assayas, L'heure d'été, pourrait être abordé comme une étude à la fois plus et moins légère qu'il n'y parait sur la transmission et l'héritage.

Plus légère, car bien que centré sur une disparition, le récit se tient à distance mesurée du deuil et de ses douleurs. Là n'est pas le sujet du film, et bien que la cohérence narrative impose que le sujet soit effleuré, Olivier Assayas s'en tient au nécessaire.

Le spectateur se trouve donc en curieuse situation d'être confronté à la disparition d'un personnage central du récit sans pour autant en ressentir le bouleversement que ce genre de situation amène habituellement. Le choix porté sur une famille de grands bourgeois, hantée par l'héritage artistique de ce grand-oncle peintre, fierté et fardeau de ces quadra-cadres expatriés, ce choix - disais-je - n'est pas anodin. La mise en abime est légère, faites de petites touches colorées comme ce vase au destin improbable, et petit à petit l'auteur déroule les trames entremêlées du temps, de ce qu'il en reste et de ce qu'il en restera. Que l'éternité de l'art semble parfois bien vaine, mais quoi de mieux que l'art pour nous en persuader ?


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