dimanche 9 septembre 2007

Wayne Shorter quartet, Herbie Hancock, Jazz à la Villette 2007

Le mardi 4 septembre fut de ces moments magiques que seul le plus haut niveau de l'art peut offrir.
Tout commence avec une première partie de rêve, avec la suprise Herbie Hancock qui n'était pas annoncée au programme. Il nous gratifie d'un duo avec Wayne Shorter puis de deux morceaux en compagnie des brillants John Pattituci et Brian Blade, dont un hommage à Joe Zawinul, toujours hospitalisé à Vienne.
Marlgé une affiche impressionnante, ce concert commence pourtant sans véritable entrain : Hancock n'est pas loin de somnoler et peine à partir sur les élans de la section rythmique. Pire encore, le public - le légendaire 5ème homme du quartet - ne parait rien comprendre à ce qu'il se passe. Un vrai public de télévision, totalement absent, probablement venu là pour voir des noms et un peu décontenancé à l'écoute de la musique du quartet de jazz le plus redoutable du moment. Ne manifestant aucun signe vital à l'annonce par Shorter que le morceau était dédié à Zawinul, insensible au jeu monstrueux de Brian Blade, tout aussi apathique à la reprise du thème de Mercy, Mercy, Mercy, c'est à se demander ce que cette foule était venue faire à la Villette. Fort heureusement, j'avais été en quelque sorte prévenu par mon voisin de droite, un "jeune" lecteur du Point, dont l'indifférence à manifester son intéret pour un signe aussi flagrant d'inculture et de bêtise m'orienta assez rapidement vers une stratégie d'évitement : ignorer le public pour apprécier la musique, aux grands maux les grands remèdes.
La dexième partie vit Danilo Perez reprendre son tabouret de pianiste - bye bye Herbie - et l'orchestre national d'ile de France rejoindre le quartet pour une demi-dizaine de morceaux composés par Wayne Shorter. Une musique toujours aussi inspirée, mise en valeur par un orchestre qui tient plus un rôle d'accompagnateur, annoncant puis reprenant les thèmes entre les phases d'improvisation du quartet. Là encore, Perez et Blade sont monumentaux, Patittuci solide et Shorter plus Shorter que jamais. L'orchestre s'en sort plutôt bien, malgré une légère imprécision accentué par l'acoustique de la salle et le jeu métronomiquement subtil de Blade.
L'impression finale est celle d'un concert de très haute tenue, incontestablement de l'étoffe de ce qui se fait de mieux sur la planète jazz. Messieurs, merci !

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